Chypre : Quand la crise débarque au paradis

 

 

 

Quand la crise débarque au paradis

 

Les vitrines vides ornées du fatidique « à vendre / à louer » se succèdent avenue Makariou III, les Champs Elysées de Nicosie, capitale de Chypre. Renommée pour sa douceur de vivre, ses lieux touristiques et son attachement à la Grèce, l’île d’Aphrodite est entrée dans l’Union européenne il y a neuf ans, alors qu’elle connaissait une période d’euphorie économique depuis l’an 2000. Comment les Chypriotes vivent-ils les premiers mois de cette crise ?

Chypre est soumise depuis mars 2013 à un plan de redressement et de réorientation de son économie, notamment de son secteur bancaire, dicté par la troïka en échange d’une aide de 7 milliards d’euros. Nicosie, de son côté, est sommée de trouver 10 Mds d’euros, le PIB de l’île étant de 17 Mds d’euros. Comme au Portugal ou en Grèce, où des plans similaires sont appliqués depuis plusieurs années, les habitants sont déjà durement touchés par la perte de leur emploi et la détérioration notable des conditions de travail. Pourtant, il n’y a personne à la rue. L’amertume est là, pourtant, il n’y a que peu de manifestations…
Le plan de restructuration de l’économie frappe de plein fouet une société où la solidarité et la répartition des richesses ont fait que, jusqu’à présent personne n’était laissé pour compte. L’église orthodoxe, acteur politique et économique majeur de l’île, vient de mettre en place un système d’entraide efficace ; les Chypriotes ont fait l’apprentissage de leurs premiers concerts de solidarité ; les immigrés et demandeurs d’asile pâtissent un peu plus de la situation, et la perspective d’une solution au problème chypriote* est repoussé aux Calendes Grecques.

 

* Chypre est une île divisée depuis 1974 entre la République de Chypre au sud et la République Turque de Chypre du Nord. Cette dernière n’est reconnue que par la Turquie et n’est pas concernée par les mesures de la troïka.

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