Espagne

 

Guerre civile espagnole : l’anamnésie

Après 70 ans de silence, les victimes du franquisme et leurs descendants parlent et se souviennent. Les frères, les sœurs, les enfants et petits-enfants osent enfin demander l’exhumation des morts des fosses communes, comme à Aranda de Duero, près de Burgos.

Ils sont plus de 30.000 à être enfouis dans ces charniers. Ces Espagnols veulent que leur pays se souvienne de cette guerre fratricide.

Leurs témoignages, qu’ils soient d’anciens combattants, de victimes, d’enfants ou de petits-enfants ne se cantonnent plus aux appartements. Ils éclatent au grand jour . Des congrès, comme celui de Valladolid, leur permettent enfin de s’exprimer publiquement. Mais comme toute anamnésie, celle-ci est douloureuse et difficile. Ce qu’ils veulent ? Ce n’est ni une réparation, ni le pardon, sans parler de la vengeance. Tout simplement, ils veulent mettre un nom sur les tombes et raconter une immense injustice.

L’exaltation des franquistes est toujours présente, comme le montre le nombre de monuments leur rendant hommage. La plus grande basilique d’Europe, celle du Valle de Los Caidos, le prouve. C’est l’endroit où sont enterrés Franco et Primo de Rivera. Le Caudillo l’a faite construire par des milliers de prisonniers républicains de 1940 à 1950. Des centaines d’entre eux sont morts, lors de la construction de ce délirant monument entièrement souterrain. Pas une seule plaque, pas un seul panneau ne leur rend hommage.

Ce reportage part des fosses communes ouvertes à Aranda de Duero (Castilla y Leon) pour s’élargir à l’Espagne et au sud de la France avec les réfugiés républicains, à travers de multiples témoignages qui se transmettent de génération en génération et remettent en question l’histoire officielle qui fait comme si la guerre civile n’avait pas eu lieu.

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