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Une victime, encore anonyme, des répressions menées par les phalangistes en 1936 à Aranda de Duero.
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Cimetière de Caleruega (aux alentours d’Aranda de Duero), cette plaque rend hommage aux morts de la guerre civile de ce village.
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« Valle de los Caídos » près de Madrid. Cette basilique a été creusée par des prisonniers républicains.
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Manuel Rodrigalvarez s’est porté volontaire pour devenir pilote de chasse dans l’armée républicaine.
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Ce qui reste des disparus se résume souvent à quelques photos et à quelques lettres, parfois écrites depuis la prison.
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Lieu dit la Lobera (à deux kilomètres d’Aranda), au moins une fosse commune est située dans ce champ.
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José Maria Rojas tient une partie de mâchoire inférieure humaine.
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Au lieu-dit El Costajan, un chêne indique la présence de fosses communes. Les corps, enchevêtrés, se trouvent ici au moins sur trois rangs superposés.
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Le directeur des fouilles indique que les hommes ont probablement été tués sur place et sont tombés tels quels.
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Les os, calcifiés par la chaux, apparaissent blancs lorsqu’ils ont été cassés récemment.
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Les fouilles doivent être menées précautionneusement pour déterminer la façon dont les hommes ont été tués.
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Le métal (cuivre par exemple) bloque la décomposition des matières organiques. L’homme a reçu une balle dans le genou.
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Eduardo, le directeur des fouilles, procède au relevé de la position du corps, avant son enlèvement, en vue de son étude en laboratoire.
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Après avoir prélevé tous les objets appartenant à un corps (boutons par ex), les archéologues procèdent à l’enlèvement minutieux des os.
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Voici tout ce qui reste de que possédait au moment de sa mort le n° 39.
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Eduardo nettoie et identifie chacun de ces objets.
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Voilà ce qui appartenait au fusillé n°38. Les corps sont numérotés dans l’ordre de leur découverte en vue d’une identification ultérieure.
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Le village de Caleruega n’a rendu hommage aux victimes de la Guerre civile qu’en 2002..
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Cette fosse commune renferme la dépouille de Francesc Castelló I Aleu, prêtre béatifié par Jean-Paul II le 11 mars 2001.
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Mr Blanco avait 11 ans quand il a vu son père pour la dernière fois à la prison d’Aranda. Il avait été dénoncé….
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Manuel Rodrigalvarez raconte volontiers son apprentissage de pilote en URSS. Il est une source précieuse.
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Les décorations militaires de Manuel. Il n’a été reconnu ancien combattant des forces armées de la IIième République espagnole que le 14 octobre 1986.
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Eugenia avait 15 ans quand ses deux frères ont été emmenés, détenus puis exécutés. Ici Juan, pendant son service militaire.
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Teresa Carreras montre la photo de son père qui est mort quand elle avait un an et demi. Tout le monde disait qu’il était « un homme bien ».
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Irene Nebreda fait partie de la troisième génération, celle qui n’hésite plus à parler haut et fort.
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Mathias Arránz était communiste et engagé dans la guerre civile. Exilé en France, il a été fait prisonnier et emmené à Mauthausen, il n’en est sorti qu’en 1945.
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Des réfugiés et des enfants de réfugiés posent devant le drapeau républicain à Perpignan.
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Noelia n’oublie pas son grand-père assassiné en 1944 pour ses idées républicaines et son passé à la CNT-FAI.
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Près de Madrid, une vallée entière est dédiée au Caudillo : El Valle de Los Caídos (la vallée de ceux qui sont tombés).
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Au cœur de la basilique, sous la montagne et un dôme de plusieurs dizaines de mètres de haut se trouve la tombe de Franco.
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Monument du cimetière de Lerida érigé à la gloire des phalangistes « morts pour Dieu et pour l’Espagne », devise franquiste.
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Le symbole de la phalange sur ce même monument.
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Un mouvement politique espagnol utilise toujours les symboles phalangistes.
Guerre civile espagnole : l’anamnésie
Après 70 ans de silence, les victimes du franquisme et leurs descendants parlent et se souviennent. Les frères, les sœurs, les enfants et petits-enfants osent enfin demander l’exhumation des morts des fosses communes, comme à Aranda de Duero, près de Burgos.
Ils sont plus de 30.000 à être enfouis dans ces charniers. Ces Espagnols veulent que leur pays se souvienne de cette guerre fratricide.
Leurs témoignages, qu’ils soient d’anciens combattants, de victimes, d’enfants ou de petits-enfants ne se cantonnent plus aux appartements. Ils éclatent au grand jour . Des congrès, comme celui de Valladolid, leur permettent enfin de s’exprimer publiquement. Mais comme toute anamnésie, celle-ci est douloureuse et difficile. Ce qu’ils veulent ? Ce n’est ni une réparation, ni le pardon, sans parler de la vengeance. Tout simplement, ils veulent mettre un nom sur les tombes et raconter une immense injustice.
L’exaltation des franquistes est toujours présente, comme le montre le nombre de monuments leur rendant hommage. La plus grande basilique d’Europe, celle du Valle de Los Caidos, le prouve. C’est l’endroit où sont enterrés Franco et Primo de Rivera. Le Caudillo l’a faite construire par des milliers de prisonniers républicains de 1940 à 1950. Des centaines d’entre eux sont morts, lors de la construction de ce délirant monument entièrement souterrain. Pas une seule plaque, pas un seul panneau ne leur rend hommage.
Ce reportage part des fosses communes ouvertes à Aranda de Duero (Castilla y Leon) pour s’élargir à l’Espagne et au sud de la France avec les réfugiés républicains, à travers de multiples témoignages qui se transmettent de génération en génération et remettent en question l’histoire officielle qui fait comme si la guerre civile n’avait pas eu lieu.