N’y-a-t’il pas antinomie entre « protester contre les règles établies » et « demander l’autorisation de protester » contre ces règles ? Autrement dit, n‘est-il pas étrange qu’un mouvement de contestation dirigé contre l’État et/ou de ses politiques (ici, le barrage de Sivens et l’utilisation des forces de police) doive soumettre pour autorisation son projet de manifestation à ce même État par le biais du préfet ??
Et c’est tant mieux si la manifestation autorisée « contre le barrage de Sivens et la violence policière » appelée par des partis et des syndicats n’a réuni que 200 à 450 manifestants (selon les sources) alors que « l’interdite » a rassemblé entre 2000 et 4000 manifestants (selon les sources). Les partis/syndicats _ qui n’ont pas été présents sur la ZAD de Sivens depuis le début de la protestation_ ont tenté de jouer la séparation pour récupérer cette colère et surtout la canaliser à leur sauce, comme le prône J.C. Sellin du Front de Gauche « il faut que les organisations démocratiques reprennent en charge l’expression du mouvement » . Perdu !
Précisons que les premiers (avec drapeaux mais sans trompettes ni tambours) ont fait leur trajet en une heure chrono et qu’une délégation a été reçue par le Préfet alors que les seconds (pourtant sans drapeaux mais avec trompettes) ont battu le pavé pendant plus de trois heures. Et qu’eux tous ont été aussi reçus par le Préfet, du moins, par ses subordonnés en la personne des CRS, BAC et autres gendarmes mobiles, dès l’arrivée des premiers clowns…
Enfin, il semble qu’une partie des badauds de la manifestation « interdite » soutenait les manifestants. Certains(nes) ont plutôt été véhément(e)s malgré leur (petit) gabarit pour exiger des CRS qu’ils laissent ces manifestants manifester paisiblement…