Moment zen à Famagouste (Chypre)

« The months and days are the travellers of eternity. » Matsuo Bashô Introduction de Oku no Hosomichi

Lorsque j’ai pris cette photo à Famagouste (Magusa) du côté turc chypriote de l’île, j’ai pensé au poète japonais Mastsuo Bashô et à son voyage vers le Nord conté dans le récit « La sente étroite du Bout-du-Monde » (1689).



Chypre – Syrie

Il paraît qu’il faut aider les Syriens, tous les Syriens.

Sauf qu’à Chypre, des kurdes syriens sont en grève de la faim depuis 15 jours devant le ministère de l’intérieur, soutenus par leurs familles. Ils demandent simplement que le droit d’asile soit respecté…

Abeilles : on peut encore attendre ?

La Commission Européenne se penche sur les relations entre néonicotinoïdes et mortalité des abeilles. Mais là, sans se presser. Après avoir proposé de suspendre ces insecticides le 1er juillet 2013, elle s’est ravisée. Ils seront peut-être suspendus pour deux ans à partir du 1er décembre (sauf sic sur le blé, l’orge, les cultures sous serres, les betteraves…) Pourtant, en 2012, la revue Science démontrait la dangerosité de ces insecticides vendus sous les noms de Gaucho, Cruiser, Régent, etc. « Le coupable est-il plutôt l’incompétence ou l’accumulation de conflits d’intérêts ? » se demande le Monde, le 9 juillet 2012. L’Observer titre, le 28 avril 2013 : Insecticide firms in secret bid to stop ban that could save bees. On peut avoir une idée de ces efforts pour continuer à décimer les abeilles en rond : « The chemical companies, which make billions from the products, have also lobbied hard, with Syngenta even threatening to sue individual European Union officials involved in publishing a report that found the pesticides posed an unacceptable risk to bees, according to documents seen by the Observer. »

Depuis mon reportage en 2003 sur les abeilles et le Gaucho, la situation n’a que très peu évolué : les apiculteurs, la majorité des études scientifiques (non financées par Bayer et consorts) démontrent que ces produits sont toxiques pour les abeilles, qu’ils restent plus longtemps que prévu dans le sol, qu’ils sont toxiques à des doses bien inférieures à celles données par les fabricants.

Bilan ? Pas grand-chose : on verra, on ne sait pas trop, des études supplémentaires sont nécessaires, etc. Je me demande si, après une dizaine d’années d’études, de publications scientifiques, de comptes rendus de terrain, de mesures aboutissant à l’extrême dangerosité de ces produits pour les abeilles, il ne serait pas temps de les interdire vraiment. À moins que la réponse à la question que se posait le Monde (Le coupable est-il plutôt l’incompétence ou l’accumulation de conflits d’intérêts ?) soit trouvée… Et je ne penche pas pour l’incompétence.