Esprit du 11 janvier, es-tu là ?

Une nouvelle manifestation (autorisée !) contre les violences policières, le barrage de Sivens et en mémoire de Rémi Fraisse avait lieu à Toulouse samedi 21 février.

J’étais très curieux de voir comment allait se passer cette manifestation après celle « Je suis Charlie » et surtout, après le matraquage en continu de cet « esprit du 11 janvier » mis à toutes les sauces.

Je n’ai pas été déçu…

Un manifestant fait un haka en face des CRS

Haka

Jusque là, tout va bien, « une manifestation de CRS encadrée par des manifestants ». Ambiance relativement bon enfant (parfois très « flower power ») même si les regards échangés entre CRS et manifestants n’ont rien de tendre.

 

The Ents

La plupart des manifestants, habitués à l’atmosphère parfois polluée de Toulouse, portent un foulard sur la bouche.

Bien leur a pris quand suite à l’intervention de « casseurs », la manifestation se fait copieusement arroser de lacrymos. Je me suis réfugié dans un magasin (merci à elles d’avoir ouvert malgré le nuage très  dense de gaz lacrymogène) car je n’avais rien pour me protéger. Après, un vieux mouchoir imbibé de citron m’a bien rendu service.

 

Motives

 

Bilan de cette manifestation  : des arrestations (exemple : « Je reconnais avoir jeté un caillou ». Le projectile a atterri sur le casque d’un policier. Ce garçon « a écopé d’une peine de 2 mois avec sursis, 70 heures de TIG et devra verser 400 € au policier » !!), deux photographes se faisant taper dessus par des CRS, un autre jeté violemment sur le dos, des blessés et une quantité non négligeable de gaz lacrymogène viciant l’air de Toulouse.

 

The Guy in the Mist

L’ « esprit du 11 janvier » ne serait-il devenu qu’un « élément de langage » de plus ?

Plus de photos : www.demotix.com/news/6953416/toulouse-march-memory-remi-fraisse

 

Manif (encore) interdite

N’y-a-t’il pas antinomie entre « protester contre les règles établies » et « demander l’autorisation de protester » contre ces règles ? Autrement dit, n‘est-il pas étrange qu’un mouvement de contestation dirigé contre l’État et/ou de ses politiques (ici, le barrage de Sivens et l’utilisation des forces de police)  doive soumettre pour autorisation son projet de manifestation à ce même État par le biais du préfet ??

      Et c’est tant mieux si la manifestation autorisée « contre le barrage de Sivens et la violence policière » appelée par des partis et des syndicats n’a réuni que 200 à 450 manifestants (selon les sources) alors que « l’interdite » a rassemblé entre 2000 et 4000 manifestants (selon les sources). Les partis/syndicats _ qui n’ont pas été présents sur la ZAD de Sivens depuis le début de la protestation_ ont tenté de jouer la séparation pour récupérer cette colère et surtout la canaliser à leur sauce, comme le prône J.C. Sellin du Front de Gauche « il faut que les organisations démocratiques reprennent en charge l’expression du mouvement » . Perdu !

       Précisons que les premiers (avec drapeaux mais sans trompettes ni tambours) ont fait leur trajet en une heure chrono et qu’une délégation a été reçue par le Préfet alors que les seconds (pourtant sans drapeaux mais avec trompettes) ont battu le pavé pendant plus de trois heures. Et qu’eux tous ont été aussi reçus par le Préfet, du moins, par ses subordonnés en la personne des CRS, BAC et autres gendarmes mobiles, dès l’arrivée des premiers clowns…

      Enfin, il semble qu’une partie des badauds de la manifestation « interdite » soutenait les manifestants. Certains(nes) ont plutôt été véhément(e)s malgré leur (petit) gabarit pour exiger des CRS qu’ils laissent ces manifestants manifester paisiblement…

Cf. www.demotix.com/node/6319948

Maintien de l’ordre

 Un CRS lors de la manifestation à Toulouse du 8 novembre contre les violences policières,  le barrage de Sivens et en hommage à Rémi Fraisse.

Ce CRS est assez représentatif de l’ambiance côté forces de l’ordre avant que les « casseurs » n’interviennent… J’ose espérer que des consignes de retenue leur avaient été donné, contrairement au soir où Rémi Fraisse a été tué par une grenade offensive gendarmesque.

Voici, d’ailleurs quelques casseurs en pleine action à 15h34 :

Dessins à la craie

 

A 15h47, pas grand-chose n’a changé. Ah si ! Un CRS a bougé :

Après ça, j’ai dû nettoyer comme je pouvais mon appareil car il était recouvert d’une drôle de substance orange et huileuse. Évidemment, je passe sur l’état des yeux et des poumons…

Gazage

Pourquoi ont-ils agi ainsi ? Les ordres, je suppose…

Certains journalistes ont vu des « casseurs très agressifs », « venus en découdre », des « nihilistes noirs » (???), des « anarchistes », des « phalanges mobiles », des « anti-tout », etc. qu’hélas, à mon grand regret, je n’ai ni vu, ni croisé.  Étrange de coller dans la même phrase « anarchistes » et « phalangistes » ! Surtout quand on se souvient de ce qu’étaient, sont encore les « phalangistes ».  Mais pardonnons à notre éditorialiste d’un journal du Sud-Ouest son ignorance crasse de l’histoire espagnole.

Là, où j’étais à ce moment, je n’ai vu que des gens bien sur eux en train de dessiner à la craie aux pieds de CRS déguisés en Golgoths avant de se faire copieusement gazer. Certes, ces « casseurs » fantômes étaient peut-être ailleurs mais aucun collègue photographe n’a, à ma connaissance, réussi à en voir un ce jour-là.

Pour en voir plus : www.demotix.com/news/6219296/peaceful-demonstration-held-memory-remy-fraisse-toulouse et www.demotix.com/news/6219692/peaceful-demonstration-degenerates-police-intervine-toulouse

Un an !

Cela fait un an (à quelques jours près) que Demotix m’a appelé pour suivre l’affaire Merah.

Depuis j’ai couvert des choses assez différentes les unes des autres, jusqu’à prendre en photo le Président de la République ou d’assister à la confection d’une soupe à base de fruits et légumes récupérés…

Je ne pensais pas que cela m’amuserait autant de faire du news….

www.demotix.com/news/1880632/white-march-held-victims-merahs-killing-toulouse

Disco soup

L’ idée vient de Berlin où l’opération est connue sous le nom de ‘Schnippel Disko’.

Le principe : faire prendre conscience du gaspillage alimentaire en faisant la tournée des marchés de plein-air et des supermarchés pour récupérer des produits frais transformés lors de la Disco Soup en… soupe. Tout ça, en musique et bonne humeur.

Ensuite, la soupe est distribuée aux passants. Le 17 février, c’était la 14e édition et elle avait lieu à Toulouse.

 

C’est visible ici :

www.demotix.com/news/1805979/disco-soup-conviviality-against-food-waste